Ce que disent les objets des hommes dans la nuit. L'auteur et photographe, met en scène autour du monde des objets et des êtres. Il y a quelque chose de l'enfance dans ce livre, d'abord le jaune de la couverture en toile, comme un tissu que l'on aurait trouvé sur la grève, un rejet de bateau inconnu, baigné par le soleil. A l'ouvrir on découvre des crèches de Noël, sans Noël, des enfants et leurs jouets, leurs cahiers, leurs petites choses et grands trésors. Dans un espace, bordé de nuit et de lune, les choses et êtres cohabitent. On ne sait pas très bien, qui des deux espèces sont les plus heureux ... tout devient vivant dans la nuit. C'est un livre pour rêver bien sûr, aux objets plus adultes que nous parce qu'adultes avant tout. Tout devient joyeux dans le noir. Le noir, blesse les contours et les rend plus forts à la fois. Parce que la nuit est avant le jour, la couleur des choses humaines. Il y a dans ce livre de communion à la nature, la misère et la fatigue et les joies écloses. La couleur prend le pouvoir et recouvre ce qui se voit et se touche. C'est un livre de peau et de poussière, qui disent toutes deux de ce que le photographe met en scène, beaucoup du réel. Du sien, qui doit être très sensible et qui se lit, comme un livre. Bien sûr c'est un livre, un livre cabane, mais un livre dans lequel on rentre, qui se lit en le touchant des yeux. En touchant des yeux une sorte de paradis. Je me suis arrêtée particulièrement à la page 16 et 17, où une fusée, ses étoiles et un tableau de craie, veillent sur des enfants.
Catherine Boivin, le 25/11/2015.